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+ [re]-trouver l’urbanité

Marques du déclin de certaines activités industrielles, on compterait entre 200.000 et 300.000 friches sur l’ensemble du territoire français, leur nombre étant difficile à évaluer. Autrefois lieux d’une activité humaine intense, ces sites aujourd’hui désœuvrés laissent bâtiments, machines et pièces se patiner avec le temps, et la nature y reprendre ses droits. L’espace est comme sanctuarisé. Certaines municipalités voient encore ces friches comme un fardeau pendant que d’autres y perçoivent un potentiel de réutilisation, de transformation, de mutations urbaines. L’une des principales thématiques dans la reconversion d’un site industriel est celle de la « réversibilité ». Comment faire en sorte qu’un site rayonnant autrefois grâce à son activité puisse impulser une énergie nouvelle ? Comment faire en sorte que cette enceinte devienne organique et participe à la ville de demain ? Bien que les obstacles environnementaux (sols pollués, transformation de l’outil de production, risques sanitaires…) soient nombreux et coûteux, les enjeux de reconversion de ces sites sont fondamentaux. Ce processus permet d’éviter la surconsommation du foncier agricole, de la périphérie des villes, et de répondre à certains besoins économiques et urbains, donc sociaux. Souvent situés à proximité des centres-villes, dans les zones à forte valeur foncière, ces sites sont de vraies « mines d’or » qui peuvent participer activement au développement économique d’une ville. Les friches industrielles peuvent devenir de véritables outils de développement du dynamisme territorial. De par cette situation privilégiée, les friches industrielles ont un rôle à jouer dans la structuration de la ville en créant de nouvelles liaisons inter-quartiers, en introduisant de nouveau usages et de nouveaux paysages. Leur reconversion crée un nouveau vocabulaire, celui d’une certaine nature urbaine active, la définition d’une urbanité moderne jouant avec les témoins irréversibles du passé. La réussite d’une telle mutation ne peut s’obtenir qu’au travers d’un travail collaboratif des différents acteurs de la ville : la sphère publique, la sphère privée incluant les habitants. Les équipes de conception ne se contentent plus simplement de répondre à un cahier des charges figé, mais elles animent des ateliers de co-conception thématisés, des balades urbaines ainsi que des réunions publiques afin d’aboutir à un projet partagé, durable dans le temps, sur les plans économique, environnemental et social. Notre expérience montre aujourd’hui que la reconversion d’une friche industrielle, encore perçue parfois comme une dépréciation urbaine, a la capacité de revitaliser un territoire tout entier.

+ Friche industrielle & paysages [re]-trouvé

« La magie du lieu », c’est bien de ça qu’il s’agit. La friche nous livre une histoire, un patrimoine bâti, une architecture atypique, les vestiges disséminés ici et là d’une activité de production, et une nature qui, ayant horreur du vide, se réapproprie les lieux. Notre travail consiste à révéler le potentiel de chaque composante du lieu afin d’y ancrer des usages adaptés aux besoins et à leur époque. Nettoyer les emprises, gommer les imperfections, révéler le génie du lieu, valoriser les façades, ouvrir les vues, compléter les corridors. Puis créer des accès pour tous, proposer des usages, imbriquer les fonctions.

+ Illustration en projets

Parc Novaciéries et pôle industriel

Réécrire avec les mots d'hier l'histoire de demain

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